L’exposition Habitarium est très intéressante. Les enfants ont beaucoup aimé et ont été attentifs.

Plusieurs questions ont été abordées :

Comment faire pour loger tout le monde ?

Que faire face à l’épuisement des matières premières ?

Comment construire en préservant l’environnement ?

 

HABITATS MODÈLES

La traversée de La Grotte de Xavier Veilhan  nous projette depuis les temps préhistoriques jusqu’à la réalité contemporaine.

Les matériaux naturels ont ici cédé la place aux matériaux industriels : moquettes synthétiques, bâches PVC, tasseaux de bois, s’accumulent tels des monceaux de déchets, témoignant de l’évolution culturelle et technique de l’homme comme de ses dérives

Xavier Veilhan, La grotte,

 

UN TOIT POUR TOUS

Malgré cet emballement de la construction, l’absence de logement reste un fléau : le mal logement, la précarité touchent chaque année de plus en plus de personnes dans le monde.

Un mal qui rend palpable combien le logement, au-delà d’être un abri, est aussi la promesse d’une intimité, l’adresse qui permet d’accéder à un travail et à des droits sociaux, le maillon essentiel de la vie en communauté.

Chaque année, à la veille de l’hiver, la Fondation Abbé Pierre lance une campagne nationale de sensibilisation au mal logement. Au-delà des chiffres, ces campagnes rappellent que les difficultés rencontrées par les ménages en situation de mal logement atteignent aussi la structure familiale, l’emploi, la santé, et l’économie, etc.

La France vit depuis plusieurs années une crise majeure du logement. Notre pays compte 3,8 millions de personnes mal-logées et 12,1 millions de personnes sont touchées par cette crise (habitat vétuste, surpeuplement, précarité énergétique…).

 

AU COEUR DU DÉFI CLIMATIQUE ET ENVIRONNEMENTAL

Aujourd’hui nos habitats sont menacés par ce qu’ils contribuent à créer : le réchauffement climatique et ses conséquences irrémédiables sur notre environnement.

Le sable est la 3^ème  ressource (non renouvelable) la plus exploitée au Monde, les cimenteries sont responsables de 5% des émissions de CO2 mondiales et la consommation des ménages dans leurs logements représente un tiers de la consommation d’énergie du pays.

Face à l’augmentation des catastrophes naturelles, la montée des eaux, la désertification, renforçant notamment les déplacements de population, l’invention de nouvelles solutions s’imposent.

Poussière de Clément Richem interroge les relations entre humanité, nature et matière. Faisant et défaisant des civilisations, des mondes et des univers entiers à hauteur de châteaux de sable, il emprunte au regard de l’enfant, à celui de l’architecte ou encore à celui du biophysicien pour générer une expérience aux résonances mystiques.

PENSER L’HABITAT DE TRANSITION

En France, les constructions et les réhabilitations ne suffisent pas à renouveler le parc de logements. Les aides au logement ont tendance à diminuer, tandis que le marché de l’immobilier est de plus en plus spéculatif. Entre un habitat d’urgence (qui ne signifierait pas un taudis) et un habitat social (qui ne signifierait pas ségrégation) peut-on inventer un habitat léger, modulaire, confortable, économe, accessible, attractif parce que capable de renforcer les liens d’entraide?

Que peuvent nous enseigner l’histoire de l’habitat d’urgence et les expériences actuelles d’habitat social participatif ?

 

RÉSIDENCE / PERFORMANCE
Laurent Tixador
Reconstruction d’une cagna

Pour le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale,
Laurent Tixador reproduit une cagna de la guerre 14/18 d’après
cartes postales d’époque et avec des matériaux trouvés sur place.
Ces maisonnettes, habitats précaires et auto-construits des soldats en arrière de la ligne de front, combinent nécessité de s’abriter et projection fictionnelle d’un retour au foyer, qui s’incarnent par les agréments décoratifs, tels que rideaux et bouquets

 

CONSTRUIRE AUTREMENT : LE RÉEMPLOI

Face à la double crise de la matière, entre épuisement des ressources et accumulation des déchets, habitarium explore la question du réemploi à un instant décisif où l’architecture aspire à se réinventer entre contraintes environnementales, économiques et nouveaux usages.

Réemployer revient à considérer que les matières premières ne sont plus sous nos pieds ou à l’autre bout du monde mais dans nos villes, nos bâtiments, nos infrastructures. Cela revient aussi à considérer la matière présente non plus comme un déchet à évacuer le plus loin possible, mais comme un capital à valoriser et à préserver. Toute une chaîne de production et de savoir-faire doit donc être réinventée ou adaptée. L’ingéniosité ne sera plus uniquement celle du dessin sur la page blanche mais la capacité et l’opportunité de faire avec ce qui est là.

 

DE L’UTOPIE À LA RÉALITÉ

De plus en plus d’habitants cherchent à s’affranchir de la ville et des systèmes de dépendance économique, administrative et sociale : des nouveaux modes d’habitat partagés, nomades, autonomes s’inventent, parfois jusque dans leurs retranchements les plus extrêmes. Harmoniser habitat et projet de vie singulier, construire ensemble, pour quelqu’un et avec les autres, est la tendance forte de l’habitat de demain.

Construire
Les Bogues du Blat

Afin d’enrayer le déclin de l’agriculture et le vieillissement de la population, le maire de Beaumont en Ardèche, a décidé de proposer une forme d’habitat alternative, écologique et peu coûteuse, adaptée au contexte rural et à des jeunes ménages modestes. De la collaboration avec l’agence Construire, il en résulte 8 maisons-huttes, modulables et évolutives, réalisées selon un processus entièrement défini collectivement. Les Bogues du Blat démontrent qu’il est possible à la fois de construire autrement et d’envisager de nouvelles manières d’habiter l’espace rural

Petit tour sur les toits pour finir cette visite